Arts et mathématiques: Transformations artistiques et modélisations des données du réel

23 November 2017 | Panthéon Sorbonne

L’objet de ce colloque est de favoriser l’émergence de nouvelles formes de création, de représentation et d’analyse s’appuyant sur l’interface entre art et mathématiques. On s’intéressera particulièrement aux applications possibles de ces innovations à l’analyse des transformations socio-économiques dans le contexte du développement durable.

Art, mathématiques et société

Différents niveaux d’interaction entre art et mathématiques visent à être explorés et développés.

En premier lieu, l’analogie entre processus de création dans les deux disciplines: la simple confrontation entre artistes et mathématiciens est l’occasion pour chacun d’une réflexion sur sa pratique, potentiellement génératrice d’innovations.

Des correspondances plus spécifiques peuvent être utilisées en identifiant des structures mathématiques présentant un potentiel esthétique pour la composition musicale ou graphique. Cette perspective sera développée à travers l’analyse d’oeuvres contemporaines et de celles d’artistes emblématiques de cette approche tels Morellet ou Xenakis.

Par delà la pratique créative, le partage de notions complexes comme celle de «monde possible» permet d’identifier des correspondances fondamentales entre l’esthétique et la logique mathématique et aussi d’envisager l’extension de leur usage pour conceptualiser des problématiques collectives comme celle du développement durable.

A l’universalité de certaines notions s’adjoint aujourd’hui l’universalité du médium numérique comme support de la modélisation mathématique, de la création artistique mais aussi comme archive globale des interactions sociales. On s’intéressera notamment aux données numériques de plus en plus nombreuses et de plus en plus complexes qui sont disponibles sur les dynamiques sociales : déplacements, transactions, législations, relations sociales, navigations sur internet, etc.. La courbe ou le diagramme statistique qui étaient les outils classiques de représentation en sciences sociales ne sont plus suffisants pour rendre compte de la richesse des phénomènes observés. Ils sont progressivement remplacés par des logiciels de simulation et de visualisation qui mettent en avant les structures complexes caractérisant les interactions sociales : réseaux, champs aléatoires, structures fractales. La collaboration entre artistes et mathématiciens peut permettre de sublimer ces outils numériques pour offrir de nouveaux usages sociaux des données : partage du sensible, démocratie participative, économie circulaire.

Sous la direction de

Antoine Mandel est mathématicien, professeur des universités à Paris 1 Panthéon Sorbonne et membre de l’équipe Économie Mathématiques et jeux du Centre d’Economie de la Sorbonne (CES – UMR 8174). Il est chargé de cours à l’Institut d’Études Politiques de Paris. Docteur en Mathématiques appliquées, ses recherches sont orientées vers les modèles multi-agents, l’économie du changement climatique, la théorie de l’équilibre ainsi que la théorie des jeux.

Yann Toma est artiste-théoricien, professeur des universités en d’Arts plastiques à Paris 1 Panthéon Sorbonne, membre de l’Institut ACTE (UMR 8218, CNRS – Paris 1) où il dirige l’équipe Art&Flux (Art, diplomatie e innovation). Il est président de Sorbonne Developpement Durable. Il a créé et dirige le Master « in Arts and Vision » (MAVI) de l’Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne. Son travail croise la question de l’énergie et des réseaux, tout autant que celle de l’éthique, du bien commun et du développement durable. (Dynamo-Fukushima, Grand Palais, septembre 2011 et Human Energy, Tour Eiffel, décembre 2015). Yann Toma est auditeur de l’IHEST ( Institut des Hautes Études en Sciences et Technologies – Ministère de la Recherche).

http://www.industrienationale.fr/arts-et-mathematiques/

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